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Justine Mathonet Bad pop painting

Laurent IMPEDUGLIA

" BAD POP PAINTING "

 

Du Pop Art qui se moque du Pop Art, une apparente innocence qui masque à peine la gravité du propos, une ironie et une autodérision élevées au rang de langage artistique, c’est un peu tout ça, l’univers énigmatique de Laurent Impeduglia, le prochain invité de la Châtaigneraie.

 

Au premier coup d’œil, l’œuvre de Laurent Impeduglia ressemble à du Pop Art… On y retrouve en effet des références communes aux artistes pop, comme les produits emblématiques de la société industrielle, les icônes de « l’entertainment made in US » , les antihéros ou le monde des jeux vidéos et de la musique des années 80’. C’est en tout cas l’impression que l’on garde si l’on s’arrête à la facette colorée, joyeuse de ses productions.

Toutefois, cette proximité manifeste n’est que partielle, voire même superficielle. Par le choix des thèmes tout d’abord : Laurent Impeduglia multiplie les références à la mort, à la religion ou encore aux théories ésotériques et au mysticisme, superposant ainsi, en un dialogue étonnant, une certaine gravité à l’innocence de ses toiles. Mais c’est surtout par la facture de ses œuvres que l’artiste se démarque. Il rompt résolument avec l'esthétique léchée et esthétisante des pop artistes des années soixante. Par là-même, il se distingue également des artistes comme Hirst ou Koons, eux aussi héritiers du Pop Art, mais qui ont conservé cette manière de peindre totalement aseptisée. Impeduglia s’en moque d'ailleurs régulièrement, tout comme il dénonce les dérives spéculatives qui entourent leurs œuvres.

Si le Pop Art a pu dénoncer le matérialisme de la société en son temps, Laurent Impeduglia dénonce à son tour la superficialité qui a visiblement atteint ce courant d’art lui-même, en une forme de suprême ironie… Son oeuvre est à rapprocher du travail de Manuel Ocampo (Philippines), d’Atak (Allemagne), de Misaki Kawai (Japon) ou de Gary Panter (USA). Profusion d'images et de signes qui s'entrechoquent avec violence, choix de couleurs fortes, facture simplifié parfois à l'extrême, voire grossière, et regard extrêmement critique sur notre société : on bien est loin des portraits glamours de Marylin Monroe.

Après des débuts remarqués dans le collectif "Mycose", la carrière de Laurent Impeduglia connaît un tournant international en 2007. Il expose alors à Berlin, ensuite à San Francisco, Paris, New York et, plus récemment, à Tokyo. Professeur à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de la Ville de Liège, il ne cesse de chercher son chemin artistique à travers un style à la fois fouillé et dépouillé. Il traite toujours ses sujets avec la même autodérision, la même soif de vivre malgré une iconographie parfois assez sombre. Son univers profond est à découvrir absolument à travers l’exposition « Neo Post Retro Futuring Now », au Centre wallon d’Art contemporain « La Châtaigneraie », avant son départ probable vers un autre endroit du globe…